Quartier bioclimatique à Boquého
Dans le Ouest-France du 20/03/06, il y avait cet article (Boquého se trouve entre St Brieuc et Guingamp, près de Plouvara).
Le maire de Boqueho, Roland Briand
est revenu emballé d'une visite en Autriche. Construire un lotissement
bioclimatique n'est pas une utopie. La recette : des maisons orientées plein
sud, des matériaux qui gardent la chaleur, l'absence d'énergie fossile. C'est
un certain esprit qui a ses adeptes.
« Une dizaine de personnes ont déjà manifesté
leur intérêt pour notre projet, se réjouit Roland Briand, le maire de Boquého. Courant
avril, nous lançons la concertation entre les futurs propriétaires, la mairie
et le CAUE (conseil en architecture urbanisme et environnement). »
Habituellement, quand une commune
crée un lotissement, elle trace des parcelles, les viabilise, et les vend, sans
se préoccuper des maisons qui y pousseront dans tous les sens, comme des
champignons. A Boquého, les élus veulent procéder autrement pour leur futur
lotissement, ou plutôt leur quartier bioclimatique.
La commune a un terrain en vue. Les
parcelles ne seront pas définies préalablement, mais en concertation avec les
futurs propriétaires. L'espace public environnant sera sur le mode du
développement durable. « Pas de larges
allées bitumées, ni de grosses buses pour les eaux, prévient le maire, les aires de jeux seront étudiées et
l'environnement soigné. La situation du quartier, près du centre-bourg incitera
les habitants à marcher. » Les propriétaires élaboreront le cahier des
charges du lotissement
Question logement, pas
question de faire n'importe quoi. «
D'abord, pour capter au mieux l'énergie du soleil, les maisons seront toutes
orientées plein sud. Ensuite, nous n'accepterons que des matériaux de
construction écologique : bois, chanvre, argile, chaux. Des matériaux du passé,
mais qui utilisent les technologies du XXIe siècle. » Pour étoffer son
projet le maire s'est rendu en Autriche, dans la région de Vorarlberg. Il était
accompagné de Didier Pidoux, du CAUE. Là-bas, ils ont visité plusieurs
habitations conçues dans cet esprit.
«
Avec une isolation en ouate de cellulose et quelques centimètres de bois on a
vu des maisons sans chauffage dans lesquelles il faisait plus de 20 degrés.
Cela grâce au principe du puits canadien. L'air est prélevé à l'extérieur, se
réchauffe d'abord en passant dans le sol, puis avec une ventilation à double
flux il prend la chaleur de l'air évacué. » Des panneaux solaires en façade assurent l'eau chaude pour
la maison.
A environ 20 € le mètre-carré de terrain, Roland
Briand sait que sa petite commune (1 000
habitants) est bien placée, à équidistance de Guingamp et Saint-Brieuc. « L'intérêt de se regrouper est aussi de
baisser les coûts. Les futurs habitants devront avoir un projet sérieux mené
avec un architecte. Ils pourront aussi bénéficier des conseils d'un architecte
autrichien. » Il ne reste plus qu'à trouver des entreprises qui savent
faire.
Jean-Jacques REBOURS.